Mon Histoire - Face à mes peurs
Mon histoire (Pouvoir, apparence et pognon). Voici une chanson qui me tient à cœur car elle raconte ma rencontre avec la musique qui, depuis qu'elle a commencé, ne s'est jamais arrêtée. Un peu comme une histoire d'Amour (imparfaite mais pleine de sens), elle a commencé alors que j'étais à l'université, elle s'est depuis instaurée dans ma vie de façon constante toujours en évolution et à l'écoute de qui j'étais, qui je suis et qui je deviendrai… la recherche d’une vérité, d'une identité sonore bien évidemment et humaine tout simplement.
La musique et plus particulièrement développer un projet musical, comprenez : tenter de faire découvrir mes propres créations à de parfaits inconnus me confronte à mes peurs de façon constante et me place donc dans une situation où je dois les surmonter non sans devoir cependant recourir à une immense dépense d’énergie.
Durant ce deuxième confinement, j'ai mis le temps que j'avais à disposition pour écrire et/ou arranger 11 titres que j'aimerais vous présenter sous forme de nouvelles vidéos, peut-être un titre audio ou qui sait un album. La route pour y arriver est cependant encore longue et je cherche des camarades pour la tracer avec moi. La vie d’un artiste est souvent accompagnée d’un grand lot de solitude, il nous faut l’accepter mais nous pouvons aussi tenter de l’alléger en réunissant autour de nous les gens qui se réjouissent de nos créations. Si vous avez apprécié cette vidéo et que la perspective d'en découvrir d'autres vous parle, n’hésitez pas à me le faire savoir en restant en contact avec moi via email. Je vous tiendrai au courant des avancées:
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Il faut que je vous dise, tout de même, qu’au-delà des rêves de démesure qui viennent à l’idée de quiconque pense à la carrière d’un musicien, je trouve du réconfort dans mon projet musical. C’est, en effet, lui qui me réconforte quand les choses sont compliquées ou tout simplement quand j’ai eu une mauvaise journée : chanter – cela met du baume au cœur. En outre, c’est également la façon la plus cohérente que j’ai trouvée pour me rapprocher de ma vérité, celle qui me positionne toujours un peu plus proche de que je veux dans la vie (ma définition du bonheur).
Durant ce confinement, je me suis aperçu que mon corps et mon esprit avait besoin de beaucoup d’énergie et de temps pour pouvoir agir sainement, de façon constante et positive. N’avons-nous pas tous fait l’expérience décrite par l’expression : « Jean qui pleure et qui rit » qui nous vient tout droit du poème de Voltaire et qui décrit la propension qu’à l’être humain à être malheureux le matin et joyeux au déclin et il y a selon moi un caractère irrationnel à cela fortement lié à nos peurs :
Quelquefois le matin, quand j’ai mal digéré,
Mon esprit abattu, tristement éclairé,
Contemple avec effroi la funeste peinture
Des maux dont gémit la nature :
Aux erreurs, aux tourments, le genre humain livré ;
Les crimes, les fléaux de cette race impure,
Dont le diable s’est emparé.
Je dis au mont Etna : « Pourquoi tant de ravages,
Et ces sources de feu qui sortent de tes flancs ? »
Je redemande aux mers tous ces tristes rivages,
Disparus autrefois sous leurs flots écumants ;
Et je redis aux tyrans :
« Vous avez troublé le monde
Plus que les fureurs de l’onde,
Et les flammes des volcans. »
Enfin, lorsque j’envisage
Dans ce malheureux séjour
Quel est l’horrible partage
De tout ce qui voit le jour,
Et que la loi suprême, est qu’on souffre et qu’on meure :
Je pleure.
Mais lorsque sur le soir, avec des libertins,
Et plus d’une femme agréable,
Je mange mes perdreaux, et je bois les bons vins
Dont monsieur d’Aranda vient de garnir ma table ;
Quand, loin des fripons et des sots,
La gaîté, les chansons, les grâces, les bons mots,
Ornent les entremets d’un souper délectable ;
Quand, sans regretter mes beaux jours,
J’applaudis aux nouveaux amours
De Cléon et de sa maîtresse,
Et que la charmante amitié,
Seul nœud dont mon cœur est lié,
Me fait oublier ma vieillesse,
Cent plaisirs renaissants réchauffent mes esprits :
Je ris.
…
La peur est moteur d’inaction et puisque mon désir est d’agir dans une zone qui y est très fortement liée, je ne peux faire autrement que de confronter la cause de ce blocage.
Comme je l’ai dit plus haut, être confronté au regard des autres quand vous vous révélez sentimentalement n’est pas, naturellement, une chose facile pour moi. Pourtant certaines personnes ont beaucoup plus facile que d’autre à réaliser cet exercice. L’élément qui fait la différence selon moi est l’exposition sentimentale à laquelle ils sont ou ont été habitués et la façon dont ils l’ont accepté. Dans le cercle familial et notre société, il n’est pas un prérequis d’exhorter son enfant à montrer ses sentiments. Dans l’éducation des garçons, l’on préconise souvent : le ‘ tu dois être fort, tu ne peux pas pleurer ’. Même si l’intention première est certainement de renforcer et donc d’aider l’enfant, cela peut renfermer ce dernier quand il s’agit de montrer ses sentiments surtout s’il fait preuve de sensibilité accrue. Il me semble que cela peut avoir par la suite un effet sur ses relations à autrui (au travail, en amour, en famille…).
Chanter, c’est affirmer sa personnalité profonde et certaines personnes comme moi décident de le faire en public. Que se passe-t-il donc quand l’artiste a PEUR devant son audience ? Le cerveau envoie des signaux d’anxiété afin de nous sauver d’une ‘MORT’ certaine. Il y a 3 réactions possibles par rapport à ce genre de peur :
· Combattre
· Se sauver
· Se figer
Ce n'est pas quelque chose de rationnel (il est bien certain que l’on n’est pas en danger de mort lorsqu'on se présente sur scène). C’est à mettre en relation avec la réaction d’une proie envers son prédateur et fait partie de nos instincts de survie qui ont été développés au fur et à mesure de l’évolution de l’homme.
Quelles sont les manifestations physiques de cet état de stress, d’anxiété ? Cela peut être les mains qui tremblent ou des accès de sueur ou le cœur qui bat la chamade. Dans mon cas, l’anxiété se manifeste en exerçant une pression sur ma trachée, une sensation d’étranglement. Ce qui rend la performance scénique beaucoup plus difficile à gérer.
Certains d’entre vous ont peut-être visionné le documentaire sur la vie d’AVICII qui est pris de peur panique à chaque fois qu’il monte sur scène et qu’il compense via l’alcool. Cela lui coûte beaucoup d’ennuis de santé et l’arrêt total de sa carrière en tant que ‘performer’. Son désir d’en finir avec la vie car il voulait tout simplement être en paix reste aujourd’hui pour moi un événement fondamental de réflexion sur l’exposition sentimentale des artistes.
Hannah Reid, la chanteuse du groupe London Grammar a également révélé être prise de peur panique sur scène et de vouloir constamment protéger sa voix. Ce qui complique évidemment la performance publique.
A la base, la musique était pourtant un instrument qui me permettait de m’évader (d’où mon nom d’artiste : FuGa) et vous me direz elle est également source de peur et d’anxiété (n’est-ce pas paradoxal ?). Oui et non car il est bien certain que la musique reste un des piliers psychologiques de ma vie. Si j’ai besoin de réconfort, chanter me procure une sensation de bien-être immédiat.
Je dirais donc qu’elle est devenue beaucoup plus qu’un chemin pour l’évasion : un instrument libérateur de mes peurs et pour lequel je décide où la limite doit être placée (si je veux franchir l’étape supérieure ou pas). Et sans vouloir me jeter des fleurs : il faut du courage pour s’y attaquer de façon frontale car c’est un chemin parsemé d’impasses et de précipices mais un chemin de transformation essentielle pour si l’on veut savoir qui l’on est vraiment lorsqu’on est libéré de celle qui vous empêche d’agir sans pour autant vous protéger d’un danger : un des grands buts de ma vie : MA VERITE.
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